A la recherche du chemin perdu

A la recherche du chemin perdu

21 mars 2019 Trail des 6 Burons 2019 4

Cette semaine un petit article sur l’envers du décors de l’organisation d’un petit trail. Où en sommes-nous des préparatifs de l’édition 2019 et surtout des tracés des courses ?

2015 à 2018

Même si nos parcours ne sont évidemment pas tous renouvelés d’une année sur l’autre, chaque année apporte son petit lot de changement. Pendant trois ans, nous avons envoyé les VTTistes vers le Puy Mary et les traileuses et traileurs courte et moyenne distance à l’est de Riom-ès-Montagnes vers le bois de Roussillou et la vallée de la Petite Rhue. En 2018, gros changement, nous avons choisi le nord de Riom pour tout ce petit monde, autour des lacs de Majonenc et de Mont Bélier.

En 2019, nous maintenons ces changements, les retours ayant été globalement très positifs. Le grand trail a connu aussi de petites évolutions progressives depuis sa création, mais c’était plus modeste. En 2019, c’est à lui que nous avons réservé le gros des changements. Nous rallongeons la distance pour la passer à 73km, avec un départ à la frontale en ajoutant un invité de poids : le Peyre Arse.

« Ça passe, là ? »

Nous réfléchissions à des changements depuis 2017 en fait. Nous voulions déjà améliorer le dernier tiers : repartir sur des estives au retour, ça devient un peu monotone, car le Limon a déjà offert ces grandes étendues à l’aller, et à baliser, c’est pas cadeau. Pourquoi ne pas aller vers des paysages offrant une vue plus sympa ? Il reste à trouver un tracé. Certains chemins ne sont pas sur les cartes IGN, déjà. Heureusement, nous avons dans l’équipe quelques « vieux routards » qui connaissent le terrain comme leur poche. D’un autre côté, certains chemins bien identifiés sur les cartes n’existent pas toujours. Ou bien ils ne sont plus entretenus depuis des années. Certains ont déjà été ré-ouverts pour améliorer nos parcours. En 2015, il y avait pas mal de bitume pour rejoindre Cheylade. En 2016, un vieux sentier (avec ses 2 mètres de ronces…) a été entièrement nettoyé, et nous avons pu enlever le gros de la route. Il y a donc une recherche permanente d’une variante, d’un petit chemin, d’une piste permettant d’améliorer les parcours.

Si nous trouvons la perle rare, ce n’est hélas pas terminé. Car si vu du ciel, le Cantal est un grand terrain de jeu parfait pour le trail, en pratique, c’est plus compliqué. Car les terrains sont quasiment tous privés. Il faut déjà aller à la mairie de la commune traversée (14 sur tous nos parcours), pour consulter le cadastre. On y trouve la liste des parcelles, il faut donc lister toutes celles où passent nos courses pour avoir les propriétaires, qu’on contacte ensuite pour avoir leur accord de passage (et ils n’habitent pas tous dans le coin). Et pour des terrains agricoles, il faut aussi contacter l’exploitant pour avoir également son accord. Sur 120km de parcours, autant vous dire que ça fait du monde !

Les parcelles du cadastre autour de Roussillou. Ouch, faut pas couper 😉

Donc sur le papier, il y a parfois des idées qui sont tops, mais qui se heurtent à la réalité du terrain. Pas de chemin praticable, refus d’un propriétaire, difficulté de balisage, barbelé ou obstacle naturel, il faut faire des compromis. Nos idées de changement sur le grand parcours n’ont donc pas toutes pu être intégrées. Passer par le Cros Chomeuil et la Font Sainte ? Oui ça paraît sympa, nous avons même été voir sur le terrain, quasiment tout est jouable, c’est très beau là haut, sauf que pour faire la Font Sainte – Riom sans se bouffer pas mal de route, c’est coton de chez coton. Frustrant donc, car il y a de beaux prés tout autour, mais il faut tout de même trouver un vrai chemin et pas couper tout droit, escalader barbelé sur barbelé et galérer à poser du balisage. Pour toutes ces raisons, nous nous étranglons parfois quand on entend un « Y A TROP DE BITUME !!! ». Nous serions ravis d’avoir l’aide de ces personnes et leur solution miracle pour enlever toutes les portions de route, avoir toutes les autorisations de passage et n’avoir que de beaux singles 🙂

Les 6 Burons 2019

Mais alors, l’édition 2019, en pratique, c’est quoi les changements ?

Vous connaissez déjà le Peyre Arse, nous l’avons mis en photo sur notre poster, avec sa montée très exigeante depuis la vallée de la Santoire, via le col de Cabre. Nous avons fait des images là haut, nous allons partager tout ça très bientôt.

Sur le retour, nous avons eu un refus de traverser un terrain, et nous avons donc dû ajuster. Le choix s’est fait vers un retour avec moins d’estives et de grands prés à traverser, ce n’est pas drôle à courir, et c’est bien bien ch…. à baliser pour nous. Éviter de vous perdre reste une des priorités. Donc direction Collandres à la place, vous aurez une meilleure vue sur la vallée et le Sancy. C’est aussi un lieu de ravitaillement plus sympa : c’est beaucoup plus facilement accessible en voiture pour les accompagnants et les relayeurs !

Le début de la descente vers Collandres, avec le Sancy au loin, un soir d’hiver

En contrepartie, il y a un portion de bitume un peu plus longue, impossible à contourner facilement. Par contre, la vue qu’offre cette section de route est vraiment sympa (voir ci-dessus), elle serpente entre les collines et vous permet de voir le Sancy au loin et même Riom le temps d’un instant. Et pour garder la distance prévue, nous modifions un peu le départ de la course, pour monter à Roussillou via la Croix du Luc, tout en réduisant un peu la proportion de bitume. On ne mesure pas au mètre, mais pas loin, on entend souvent des « on peut couper 200 mètres de route en passant par là, non ? » lors de nos recherches DU chemin idéal. Les barrières horaires vont donc être un peu ajustées pour prendre en compte ce changement. Et il faut donc refaire le profil du parcours avec les nouvelles distances 🙂 Je pense que nous en sommes à la version 5 ou 6 du tracé 2019. La routine 😉

Voici donc une bonne partie de notre quotidien d’organisateur de course. C’est parfois frustrant bien sûr quand on ne peut pas passer où l’on aimerait, où les paysages sont les plus beaux et les chemins les plus agréables. Mais c’est aussi très sympa de chercher des améliorations, vérifier sur le terrain, faire une reco, prendre des photos, relayer auprès de vous tous. Il reste bien sûr aussi à chercher des partenaires, s’occuper des ravitaillements, des repas, gérer les inscriptions, tenir des stands sur des courses, retracer les parcours, faire valider par l’ITRA pour avoir les points, etc… etc… En fait, organiser un trail, c’est aussi un peu un sport d’endurance ! 😉

Allez prochain article, fini le blabla, c’est promis, on poste des photos et vidéos 😍

 

4 réponses

  1. JY dit :

    Bravo pour votre engagement d’organisatesûrs ! C’est grâce à vous qu’on peut enrichir nos souvenirs de trailers !
    Merci et à une prochaine

  2. FLOURET Michel dit :

    C’est bien de rappeler tout ce qui se passe dans les coulisses de l’organisation.
    J’ai participé 2 fois au trail de 67 km, et j’ai toujours apprécié la qualité de votre organisation, l’engagement des bénévoles et l’accueil chaleureux. Bravo et merci à tous, continuez comme ça.
    Bravo aussi pour votre communication qui nous met déjà dans l’ambiance avant la course.

  3. Dominique Rivière dit :

    Je ne m’inquiète pas, ce sera parfait, comme l’an dernier, et le rendez vous du Peyre Arse risque d’être chaud!
    Je précise que les grandes étendues (Limon, plateau de Trizac) ne sont pas pénibles, ce sont des moments de calme et de volupté, une sorte d’expérience mystique… On rêve de l’Aubrac, du Sauveterre, du Méjean… l’esprit s’envole!…
    Vivement le départ

    PS je serai dernier, comme en 2018, mais que du bonheur!…

  4. Stephanie Laurent dit :

    Chouette article, sympa de partager l’expérience de ce côté aussi ! Habitant le Cantal depuis 6ans et pratiquant négligemment la course à pied, j’aimerais me mettre régulièrement au trail, ayant conscience de ces terrains de jeu magnifiques et ne serait-ce que tester l’espace trail en balisage permanent du massif pour valoriser le travail accompli ! Je consultais cet après-midi les « road books » pour voir les parcours les plus accessibles… pour commencer ! 🙂 Je vous suis… Au plaisir et merci pour votre engagement dans ce cadre somptueux !

Répondre à FLOURET Michel Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.